Page 8 - Construction d’une géométrie en Relativité [ebook] v5-1
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Cette géométrie est particulière en ce que la norme                       Dans notre approche géométrique, nous avons voulu
          définie dans un repère euclidien est instable : elle se                   transformer cette expression analytique par une
          modifie lors d’un changement de référentiel si les deux                   expression trigonométrique. L’idée n’est pas entièrement
          référentiels sont en mouvement relatif. Il en résulte des                 nouvelle puisque le développement théorique de
          difficultés géométriques plus importantes si le référentiel               MINKOWSKI repose sur une approche similaire. Mais
          en mouvement est accéléré. L’isomorphisme existant                        MINKOWSKI fait appel à la trigonométrie hyperbolique.
          entre l’espace, considéré comme espace vectoriel, et                      Nous avons fait appel à la trigonométrie circulaire par le
          son dual contenant les lois de la mécanique considérées
          comme  des  formes  linéaires,  est  rompu.  Pour  rétablir               changement de variable sin θ =       avec 0 ≤ θ <    .
          cet isomorphisme, il faut transformer le dual de la même
          manière que l’espace vectoriel, c’est à dire construire une
          base du dual et utiliser le calcul tensoriel. Cet arsenal
          mathématique est très lourd.                                                  Dans ces conditions, il vient        = cos θ , ce qui
              Les  difficultés  géométriques,  liées  à  la  rupture                conduit à imaginer une rotation particulière d’angle θ .
          de la norme euclidienne lors d’un changement de                           Pour ce faire, nous avons imaginé que l’espace, considéré
          référentiel, sont  liées au phénomène physique,                           comme espace vectoriel, est immergé dans un espace
          parfaitement connu et vérifié, d’invariance de la vitesse                 vectoriel de dimension supérieure (tout ceci est
          de la lumière. Si ce phénomène physique particulier                       développé dans la partie théorique qui suit) et nous y
          n’existait pas il n’y aurait pas de rupture de la norme                   avons construit la rotation. L’espace apparaît alors
          euclidienne dans un changement de référentiel. Les lois                   comme somme directe de deux sous-espaces vectoriels
          de transformation permettant de passer du référentiel                     (sous-espaces vectoriels supplémentaires).
          fixe dans le référentiel mobile se traduiraient par une
          simple translation (transformation affine de rapport 1)                       Le  premier  de  ces  sous-espaces  vectoriels  est
          et/ou par une rotation qui ne change que les axes. La                     identique à l’espace vectoriel contenu dans le référentiel
          mécanique serait très proche de la mécanique classique,                   fixe (pour  cette raison,  nous l’avons  appelé  espace
          la seule différence consistant, lors d’un changement de                   «réel»). Il correspond à ce que serait l’espace vectoriel
          référentiel, dans une transformation affine de l’expression               contenu dans le référentiel mobile si le phénomène
          du temps (translation) de la forme :                                      d’invariance de  la  vitesse  de  la  lumière  n’existait  pas.
                                                                                    Le second sous-espace vectoriel est directement lié au
                                                                                    phénomène d’invariance de la vitesse de la lumière.
              t’ = t -
                                                                                        Par ailleurs, cet espace vectoriel se déduit par une
              avec t’ = temps dans le référentiel mobile, t = temps                 transformation linéaire (produit d’une rotation par
          dans le référentiel fixe, v = vitesse relative du référentiel             une homothétie) d’une  partie de l’espace «réel».  Nous
          mobile, x = abscisse du point.                                            l’avons appelé «espace supplémentaire». Les paramètres
                                                                                    y apparaissent avec un signe opposé à celui qu’ils ont
              Le  phénomène  d’invariance  de la  vitesse  de  la                   dans l’espace «réel».
          lumière est traduit mathématiquement par le radical
                                                                                        La représentation de l’espace apparaît ainsi sous
                        qui brise la norme euclidienne.                             une forme complètement géométrique dont l’étude fait
                                                                                    relativement peu appel au calcul analytique.

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